Comment Biocoop soutient la viticulture bio
Le 12/09/2019
Biocoop s’engage aux côtés des viticulteurs en conversion vers l’agriculture biologique, qui doivent redoubler d’efforts face aux changements climatiques. Du 3 septembre au 19 octobre 2019, la Fête des Vins d’automne les met à l’honneur eux aussi.
Par Sarah Portnoï.
Il faut une belle motivation pour persévérer dans la viticulture, alors que les épisodes de sécheresse, d’inondation, de gel tardif ou d’orage de grêle se multiplient. « Les années “normales” se font rares, confirme Christophe Rebillou, qui produit la cuvée en conversion Cohérent, dans le Bordelais. En 2018, nous avons perdu 50 % de notre récolte à cause de pluies diluviennes, en 2017 nous en avions déjà perdu 80 % à cause du gel de printemps. » Le dérèglement climatique affecte également les dates de vendanges : il n’est plus exceptionnel de devoir récolter en plein mois d’août. Enfin, l’élévation globale des températures entraîne l’augmentation de la teneur en sucre du raisin, ce qui donne des vins de moins en moins acides et de plus en plus forts en alcool. « On dépasse maintenant fréquemment les 14° d’alcool, contre 11° ou 12° il y a dix ans, note Christophe Rebillou. Ce n’est pas nécessairement du goût de tous les consommateurs. »
Il va falloir s’adapter
« Le changement climatique est là pour durer et il va falloir s’adapter, constate Pierre Guigui, directeur du Concours international des vins biologiques et en conversion de Paris et auteur d’ouvrages sur le vin. La conversion en bio peut apporter des solutions durables : lorsqu’il renonce aux pesticides et aux engrais chimiques, le viticulteur est davantage à l’écoute de sa vigne. Les réponses qu’il trouve contribuent à la rendre intrinsèquement plus forte. Les vignerons bio ont par exemple redécouvert une pratique ancestrale : ne pas couper le bout des branches, afin que le feuillage retombe sur les grappes et les protège naturellement du soleil ! »
En 2018, la France comptait 94 020 ha de vignes conduites en bio ou en conversion, soit 12 % du vignoble, contre 10 % en 2017. L’étape de conversion est la plus délicate pour les cultivateurs : ils ne tirent pas encore les bénéfices d’une labellisation bio, mais doivent faire face à des coûts supplémentaires et à un surcroît de travail manuel par rapport à la conduite en conventionnel. C’est pourquoi Biocoop a choisi d’acheter les cuvées en conversion au prix demandé par les producteurs : celui qui leur permet d’en vivre. Un soutien auquel chacun peut s’associer, en magasin, au moment de choisir son vin !
Pour aller + loin : Menace sur le vin, les défis du changement climatique, Gilles Leers et Valéry Laramée Tannenberg, Éd. Buchet Chastel.